Dans un avertissement, Philippe Sollers nous parle de la « science du silence ». Les textes de « Complots », parfois des interviews récentes, nous expliquent si bien pourquoi il faut parler, écrire, lire.
On retrouve les personnes qui occupent souvent les écrits de Sollers. Voici quelques phrases picorées au merveilleux hasard de ma lecture.
Dans le chapitre « La vengeance de Machiavel » : J'aime cette réflexion : « Peu d'écrivains, au cours des siècles, ont réussi à transformer leur nom en adjectif indiquant l'enfer, l'effroi, la monstruosité ou l'angoisse. Dante, Machiavel, Sade, Kafka ont droit à cette distinction. »
Dans le chapitre « Bienheureux Casanova » : cette citation du chevalier : « Heureux les amants dont l'esprit peut remplacer les sens lorsqu'ils ont besoin de repos. »
Dans le chapitre « Fitzgerald le magnifique » : Les femmes et les hommes ne vivent pas dans le même temps. Elles se décomposent à l'extérieur, eux à l'intérieur.
Dans « Infiltrer le système », interview parue dans Les Inrockuptibles, en 2013 : « J'aime la poésie. La poésie est l'acte le plus innocent qui soit. Pas la poésie des poèmes, la poésie de la vie, la poésie existentielle, le goût. » Mais aussi : « C'est la littérature qui m'intéresse. Ma conviction profonde, c'est que la littérature pense plus que les philosophes. La poésie aussi. Je m'intéresse aux écrivains pour les aider à devenir ce qu'ils pensent. »
Plus loin, l'auteur nous explique : « Qu'est-ce qu'être un écrivain français ?C'est la langue. Une langue qui est une merveille. Vous n'avez dans aucune autre civilisation des écrivains aussi importants que contradictoires dans leurs opinions ou leur façon de s'exprimer. C'est cela qui est propre à la littérature française.
Philippe Sollers, c'est toujours et toujours un grand bonheur enrichissant de lecture !
Jacques MERCIER
« Complots », Philippe Sollers, Gallimard, 240 pp, 19 euros.